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Culture / Finesse d’esprit et accent vaudois


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«Géa Augsbourg, 1902-1974», Passé Simple no 91, 46 pages.



C’est tous les mois un grand plaisir que de lire le «mensuel romand d’histoire et d’archéologie» de Christine Mercier et Justin Favrod. Le dossier du numéro de février est consacré au dessinateur de presse et peintre vaudois Géa Augsbourg. L’éditorial de Laurent Golay, le directeur du Musée historique de Lausanne, est titré «Géa l’inclassable». Inclassable, c’est attirant, on sent que ça va coincer un peu, ça déroute, et c’est tant mieux. C’est à la fin de 1922 que Georges-Charles Augsburger (son vrai nom) fait paraître ses premières caricatures dans la Presse Lausannoise, un titre que les éditeurs de la capitale vaudoise font paraître en lieu et place de leurs journaux bloqués par une grève des typographes. Un début comme briseur de grève qui n’empêchera pas Géa Augsbourg, rappelle Laurent Golay, de brocarder ensuite le réactionnaire Charles Maurras et de travailler en 1945 à Paris avec des titres proches du Parti communiste français, alors très stalinien. Il est ami avec Ramuz – toute la lourdeur intellectuelle vaudoise – mais aussi avec Cingria. Il aime Cézanne et Picasso mais aussi Chagall. Ce qui est certain, c’est que, comme Jean Villars Gilles, Augsbourg est un des marqueurs importants de la culture vaudoise, et que l’accent des habitants de ce canton cache parfois de la finesse d’esprit.

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