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La cheffe de la police fédérale (Fedpol), Nicoletta della Valle, n’a pas la langue dans sa poche. Elle vient de donner une interview à la «NZZ» qui mérite l’attention. Selon elle, les organisations criminelles internationales sont bien implantées chez nous et les moyens pour les traquer sont insuffisants.



En 2021 Europol eut accès au service de communication crypté pour les criminels Sky ECC et a transmis des données suspectes, que la police fédérale tente d’examiner. Non sans peine: «Jusqu'à présent, nous n'avons analysé que 20% de la grande quantité de données. Nous manquons tout simplement de ressources et de temps, or plus ces données sont anciennes, moins elles sont précieuses». Cela faute de personnel: «En Suisse, les ressources actuelles de toutes les polices permettent de mener environ cinq procédures de ce type en même temps. En termes de densité policière par rapport à la population, la Suisse est loin derrière les autres pays européens».

Dans le viseur, les mafias d’Italie, des Balkans et d’autres. Celles-ci disposent de vitrines qui permettent de laver les profits notamment des trafics de drogues. «Il y a des boutiques situées au meilleur endroit du centre-ville qui sont presque toujours vides. Ou des glaciers qui font le même chiffre d'affaires en hiver qu'en été. Dans ces cas-là, la police sait que quelque chose ne va pas. Mais il est extrêmement difficile d’entreprendre une action sur ces terrains.»

L’administration fiscale, le contrôle des denrées alimentaires ou l'inspection du travail peuvent bien sûr passer. «De cette manière, nous pouvons certes déranger, déclare la cheffe de Fedpol. Mais souvent, malgré tous les efforts, on ne trouve pas assez pour porter plainte». Dans une autre interview, elle notait par exemple la multiplication des «barber shops» en ville, dont la faible rentabilité peine à justifier leur maintien dans des locaux que bien souvent les commerçants honnêtes ont dû quitter, ne parvenant pas à assumer les charges.

Selon Nicoletta della Valle, si le crime organisé ne préoccupe pas davantage le public, c'est parce qu'il est invisible. «C’est pourquoi il ne dérange presque personne dans la vie de tous les jours» explique-t-elle. Mais ce cancer peut étendre des métastases insoupçonnables. Fedpol est par exemple tombé sur un tchat entre des Calabrais qui se demandaient comment il était possible d’influencer la justice…


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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

1 Commentaire

@Chan clear 20.04.2024 | 18h41

«Nous sommes plusieurs à nous poser la même question, les barbiers sans convention collective et à des prix dérisoires dans des locaux somptueux, entres autres. Depuis que j’ai entendu il y a quelques années de la bouche même de la syndique de Renens que tous ces Kebabs à Renens vu le nombre à très élevé ce ne pouvait être que du blanchissement d’argent. Lorsqu’on connaît le prix des choses et qu’on a eu des entrepreneurs dans sa famille et les soucis qui vont avec, on voit bien que certains commerces vides, ce n’est juste pas possible sur la durée…..louche »